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Rintaro Fuse

Biographie :
Rintaro Fuse est un artiste et poète japonais. Sa pratique interroge la nature changeante des relations humaines à l’ère numérique. Il explore les thèmes de la solitude et de l’intimité, en particulier les mutations induites par la prolifération des smartphones et des modes de communication digitale. À travers une grande diversité de supports - installations vidéo, réalité virtuelle et augmentée, plateformes en ligne, poésie, projets curatoriaux - il examine la manière dont la technologie façonne notre expérience de la présence et de l’absence.

Ses expositions personnelles incluent Dead Corpus (2022, PARCO Museum Tokyo), All First Love Songs (2021, The 5th Floor), et Eve’s Butcher (2022, SNOW Contemporary). Il a également participé à des expositions collectives telles que Does the Future Sleep Here? (2024, Musée National d’Art Occidental), L’Imaginaire intemporel d’Yves Klein (2024, Musée d’Art Contemporain du XXIe siècle, Kanazawa), et New Flatland (2021, NTT InterCommunication Center [ICC]).

Rintaro Fuse est titulaire d’une licence et d’un master en arts plastiques de l’Université des arts de Tokyo. En 2024, il figure parmi les lauréats de la liste « 30 Under 30 Who Are Changing the World » établie par Forbes Japan.

Description de l’œuvre :
L’œuvre s’agit d’un cadran solaire, mais conçu pour un monde après la mort du soleil. Sa fonction n’est pas de mesurer le temps, mais de préserver la mémoire du soleil dans notre imaginaire, au cœur d’une nuit sans fin. La monumentalité de la pièce a été pensée pour démultiplier et décaler les façons dont nous envisageons le commencement, ou la fin du monde.

La structure, faite d’acier inoxydable poli, conjugue l’industriel et l’éthéré. Elle réfléchit son environnement, attirant le spectateur dans son éclat métallique tamisé. En son centre, trois styles verticaux - ces tiges traditionnellement utilisées dans les cadrans solaires - sont chacun alignés avec une étoile polaire différente : Thuban (le passé), Polaris (le présent) et Véga (le futur). Chacun de ces axes indique une direction temporelle distincte, invitant à une méditation sur le mouvement des planètes et le temps profond.

Historiquement, les cadrans solaires incarnent la tentative humaine de saisir les rythmes célestes. Leur alignement sur l’axe terrestre et sur l’étoile polaire traduit une continuité ancestrale – aujourd’hui confrontée à la mortalité du soleil. Au XIXe siècle, le physicien Lord Kelvin a avancé que le soleil finirait par s’éteindre. Dès lors, le soleil ne pouvait plus symboliser l’éternité.

Cette œuvre n’est pas une vision apocalyptique, mais une réflexion matérialiste sur la disparition. Elle nous invite à concevoir l’éternité non comme permanence, mais comme persistance à travers l’absence.

Installée à proximité du dôme perforé de Jean Nouvel au Louvre Abu Dhabi, l’œuvre entre en résonance avec ce cosmos architectural - projetant des ombres, même sans soleil.

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